Un mur… sur un mur, vers un mur, du mur, à travers un mur.
Le mur comme une métaphore importante de la conscience humaine.
L’espace de rencontre de la matière et de la pensée, frontière, séparation, barrière, mais aussi association, assurance, rassemblement.
Les images sur les murs… les fragments bibliques, moignons des mythes anciens.
Le cri de la nudité »innocente » de l’homme préhistorique et la convulsion pécheresse d’un homme de chair.
La lutte, la réconciliation, un hommage, un processus.
En regardant la série »L’envol » d’Arman Tadevosyan, on développe des associations d’idées et des pensées similaires. Le drame principal se joue sur la surface monochrome, lisse et multicouches. Le corps humain, chaud, touche la surface de la toile et en s’éjectant, continue sa vie quotidienne ordinaire. Le mouvement du corps laisse ses traces et en même temps se transforme en un espace mental, qui se remplit de la méditation et des projections du spectateur.
Importants aussi, sont le rôle et la signification de la couleur, celle-ci assumant la mission d’un médium intermédiaire entre le corps et la toile. La première étape de la créativité, c’est le contact, l’interaction entre le corps et la toile qui, grâce à la volonté et l’intuition de l’artiste, reçoit une certaine charge d’énergie.
L’étape suivante aspire vers les domaines spirituels, portant le sens symbolique. En transformant l’image en symbole universel, l’artiste laisse au spectateur l’honneur du déchiffrage, en l’invitant à devenir complice du mystère produit sur la toile.
Le cercle se ferme pour s’ouvrir ailleurs, au-delà du mur et de la toile, dans les vibrations de nos perceptions et de notre monde intérieur.
Vazgen Pahlavuni-Tadevosyan
Le Couvent, Recoubeau, 2015 (traduit de l’arménien par Haïkouhie Kazarian)